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3 août 2013

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9782226245403[1]

« Tu es mort. Luc est mort. Une semaine avant tes vingt-neuf ans, le 18 septembre 2009, lors des grandes marées, à l'heure où le soleil se couche, tu as décidé de quitter notre monde et d'en rejoindre un autre. Depuis, ton absence a tout envahi. Les mots m'ont quittée. Pourtant je te parle tout le temps, même la nuit quand je dors. »

Un an et trois mois après le suicide de son fils, Anne Dodemant entreprend de raconter la mort et le deuil. Temps sidéré de l'annonce et rites des funérailles, temps de l'absence, du manque et de la révolte, mais aussi combat quotidien pour redécouvrir et goûter la beauté de la vie.

De la violence irréversible qu'elle a dû affronter, de cette expérience qu'elle croyait indicible est né ce témoignage poignant et sobre.

 

 

Merci Nicole pour ce partage.

L'homme t'avait déconseillé de m'offrir ce livre.

Après mon article sur Le fils, tu as su que tu devais passer outre la peur de mes proches. Peur de ma souffrance, peur de mes larmes. Peur des mots.

 

J'ai lu ce livre d'une traite, dans la nuit.

Je sais que je le relirai en prenant le temps.
Mais j'ai été prise par l'urgence, portée par cette belle écriture, par la sincérité, par ces mots que je pourrais faire miens.

 

Bien sûr, ce n'est pas la même histoire.

Si Jean-Baptiste avait 29 ans tout comme Luc, si nous étions inquiets pour lui parce qu'il vivait pour ses rêves, son utopie d'un monde de partage, ses projets fous, il n'était ni malade ni suicidaire confirmé par la psychologue qu'il rencontrait de temps en temps.

Comme Luc, il nous a laissé un message pour dire adieu et pour nous dire son amour et sa confiance en notre amour.

extraits

... Papa et Maman il n'y a pas de mots pour exprimer ma fierté de vous avoir comme parents...

...

La vie est une réalité

Je vivais dans un autre monde

L'amour des autres me guidait

Sans avoir accompli ma destinée,

Je m'en vais

 

Certains pensent que, après tout ce temps, le deuil doit être fait et qu'il faut passer à autre chose.

Se souvenir. Garder en mémoire. Ne pas oublier. Ces mots sont-ils conciliables avec la vie qui est mouvement, créativité, présent ?

...

Il existe donc un souvenir qui tue et un autre qui ouvre. Ou encore : quelle est la frontière entre refoulement, fuite de la douleur et complaisance dans la souffrance ?

Concrètement, on fait comment ?

Je n'ai pas fui la douleur. La douleur, je suis tombée dedans.

...

 

Certains pensent qu'il y a de la complaisance à lire tous ces témoignages, ces livres sur la mort.

Mais il est important, voire vital, de lire les mots qui nous manquent.

Il est important de savoir que d'autres ont, comme nous, perdu pied par moments, frôlé la folie... et... survécu.

La première année de deuil... comment peut-on la nommer ? On ne peut pas. Elle est sans nom. On mesure l'écart entre "l'année dernière à la même époque", une référence à toi vivant sur cette terre, parmi nous, et l'aujourd'hui du manque, du "plus jamais".

 

Sept ans après, même si j'ai accepté le choix de mon fils, même si je le respecte, même si je peux demander pardon à mes filles de les avoir "oubliées" du fond de ma douleur, même si je me tourne vers la vie, même si la vie est belle... il suffit d'un mot, une musique, un lieu, une ombre, une date et c'est tout simplement mon corps, mon être de maman, qui hurle. Une bouffée d'angoisse, une peur panique peut m'assaillir sans crier gare.

Sept ans après, ce 29 mai, j'ai été réveillée par un sentiment d'étrangeté. Tout mon corps criait qu'il y avait urgence. Je devenais ce jour-là et pour toujours "la femme qui a perdu son fils".

 

Je pourrais reprendre ainsi à mon compte d'autres passages du témoignage d'Anne Dodemant. Mais ce n'est pas le lieu. Je vous invite à découvrir par vous-même son texte.

Suivez ce lien pour entendre la présentation de Marina Carrière d'Encausse.

 

 

 Avant de clore ce sujet, je voudrais partager avec vous trois textes très importants pour moi.

 

La sensation la plus intense de ma vie :

L’image d’un être à fond dans l’amour vrai.

Donner tout dans ce qu’il faut pour le faire.

Se lancer

Se lâcher

Offrir tout

Tout donner

Tout entreprendre

Le soutien avec force

 

La sensation la plus forte et l’image la plus forte :

L’amour vrai, femme,

L’image d’amitié,

L’image d’Evangile

Jusqu’à la rencontre avec Dieu.

 

Je crois à la force que chacun de nous possède.


Engagé dans la dynamique associative,

Je crois à l’action pouvant créer des liens,

Des rencontres, des échanges et le partage.

 

Je crois à la force du faire ensemble pour les autres,

Pour le bien-être des autres.

 

Je crois en l’Esprit-Saint et l’amour de Dieu sur terre.

Je crois en la lumière, l’espérance

Je crois en l’amour vrai

Je crois en la famille et sa force.

 

Je crois en la vie et son chemin

Je crois en la musique

Son intensité et ses nuances

Et ses couleurs.

Jean-Baptiste 26 avril 2006

 

Sur ton lit de mort tu avais l’air si paisible… tu avais l’air reposé, tranquille. Tes traits étaient apaisés. Comme si tu avais trouvé la réponse à toutes tes questions. Comme si la solution à tes problèmes, la solution de ta vie, était là.

Sur ta lettre, tu disais que tu vivais sur une autre planète et que celle-là ne te correspondait pas, que tu ne pourrais pas trouver ton équilibre ici-bas.

J’ose espérer qu’il y a quelque chose après, puisque tu y croyais. J’y crois pour toi.

S’il y a quelque chose, j’espère que tu y es heureux. Vu ton air apaisé, je serais tentée d’assurer à tout le monde que oui.

Je tenais aussi à dire que personne n’y est pour rien, que personne n’aurait pu voir venir, que personne n’aurait pu l’empêcher de faire le grand saut. Il était malheureux, mais ce mal-être était à l’intérieur et toute aide de l’extérieur aurait été vaine.

On s’est tous dit « Et si… ? » Mais ce n’est pas avec des « si » que l’on avance dans la vie. Et si…, rien du tout d’ailleurs, car les choses sont telles qu’elles sont, ni plus ni moins.

Il faut que le geste de J-B nous donne à tous la force d’avancer et de réaliser nos rêves.

Il faut que le courage qu’il a eu pour mourir nous l’ayons pour vivre.

Il nous manque à tous et nous ne l’oublierons jamais. Pensons à lui avec le sourire.

Je voudrais aussi, au nom de toute la famille, remercier tous ses amis d’avoir été là pour lui, de l’avoir suivi dans ses multiples projets pendant que, nous, nous étions loin.

Sa vie a consisté à donner tout ce qu’il avait aux autres.

Même dans la mort, il a réussi à nous faire partager tout notre amour et notre souffrance, tous ensemble.

Je te remercie pour tout ce que tu as été et tout ce que tu continues à être, même en n’étant plus là physiquement.

Je te ferai vivre dans mon cœur tout au long de ma vie.

Je t’aime.

Lauren 2 juin 2006

 

Oui le corps parle à notre insu et cette date anniversaire est inscrite dans nos chairs, dans le plus profond des sillons de notre coeur.
Blues et chape de plomb dans la soirée, impossibilité de s'endormir, le passage de minuit et soudain les pleurs, cette incontrolable bouffée de tendresse et d'amour qui  pèse lourd sur la solitude du coeur, du corps. L'absence insupportable et ces mots "dieu que tu me manques".
Oui les autres jours ne veulent pas dire qu'on oublie ou qu'on trahit, mais on vit et le souvenir de JB nous accompagne, plutôt dans "la joie", dans le souvenir de celui qui a été et qui reste dans nos coeurs. En cette date anniversaire, la souffrance est reine, elle prend le dessus peut-être parce que c'est ce fameux cri, celui que l'on a tous au fond de nous, qui s'exprime, douloureux, hargneux aussi et incrédule. Pourquoi nous ? pourquoi lui ? pourquoi ça ? On sait que les réponses sont ailleurs, que d'ailleurs ce ne sont pas des questions, mais dans cette nuit du 28 au 29 mai, notre vie s'est arrêtée, notre amour a été à jamais meurtri.
Je ne pense pas que nous soyons insensibles les autres jours, mais heureusement la nature nous a dotées de capacité d'amour pour les vivants et aussi de cette capacité d'amour pour JB qui nous fait "accepter" son choix. Alors, que ce jour où le corps reprend ses droits, où notre coeur saigne, où nos tripes sont nouées, soit à chaque fois que nécessaire et possible un moment de partage d'amour entre nous, autour de nos souffrances, que l'on arrive à les exprimer ou pas.
Je serai en pensée avec vous 3, à chaque heure de cette longue journée.

je vous aime,

Bénédicte 29 mai 2013

 

 

Ce livre est une bonne conclusion à l'aventure de ce blog.

Commencé grâce à la complicité de fille-cadette pour m'ouvrir à la vie le

 

26 décembre 2007

arbre généalogique

ma signature

 

 

 

il a été source de merveilleuses rencontres, de partage et de soutien tant créatifs qu'affectifs.

J'ai envie maintenant de tourner la page...

 

pour en ouvrir une nouvelle ailleurs dès que je serai posée à nouveau !

 

N'oubliez pas pendant l'été

de tricoter

d'aligner les xxx

de planter notre forêt blogosphérique automnale...

 

Merci pour tout ce que vous m'avez apporté

et à bientôt !

 

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Commentaires
.
même si l’être cher s'en va il reste toujours une trace indélébile qui fait qu'il est toujours parmi nous et que notre amour pour lui est une évidence La douleur est toujours présente comme une présence invisible .........
S
bonsoir<br /> <br /> c'est au hasard de mes balades que je croise ta route......comme quoi !<br /> <br /> je vais acheter ce livre car il me tente <br /> <br /> un gros vide s'est installé près de moi et ne m'a plus jamais quitté<br /> <br /> comme je connais ta peine à bientôt et merci
M
je n'avais pas lu ce billet...<br /> <br /> tu as tourné une page et je te suis déjà sur filopattes... mais bien sur ton cœur est toujours douloureux... il y a des peines qui ne s'estompent jamais... faut vivre avec... et c'est ce que tu fais pour notre plus grand plaisir !<br /> <br /> bisous et bonne nuit...
D
En panne pendant longtemps, je découvre aujourd'hui seulement ce post. Que dire Mamitta, si ce n'est que mon coeur de maman se serre à l'idée de l'insoutenable douleur qui vit au fond de toi. Je t'embrasse très fort. A bientôt. Dilou
C
coucou Mamitta !<br /> <br /> je pense à toi et t'envoie de gros bisous ! clairette
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